ALKA

2023

Commande pour le GENEVALUX

Planté sur la jetée, un monolithe scintillant joue avec le public. Tantôt il s’allume, tantôt il s’éteint lorsque l’on s’approche. Sa roche irrésistible nous invite à la toucher, ce qui provoque d’autres réactions lumineuses. Et celles-ci se démultiplient lorsque le monde s’amasse autours de la grande pierre.

A l’instar des menhirs, l‘installation Alka détient sa part de mystère. A moitié naturelle, à moitié robot, elle ne se réclame d’aucune origine connue et d’aucune utilité précise. Chacun.e est libre alors d’interpréter sa source, son message et son langage tout au long de la nuit noire de l’hiver. Touchée et touchante, elle resserre les liens entre les spectateurs et spectatrices présent.es pour écouter son discours.

Cette œuvre est le fruit d’une collaboration organique liant Les Ateliers FFF à Astrid Meyer, DSER et Richard Dubos. Depuis 2018, l’association genevoise des Ateliers FFF s’emploie à recréer des mondes interactifs et sensoriels dans les décors qui les accompagnent. Astrid Meyer est scénographe et diplômée de la HEAD en architecture d’intérieur. DSER est autodidacte, ingénieur du son et de la lumière et Richard est spécialiste en intelligence artificielle. Le collectif ainsi composé a souhaité développer un projet qui réunissait un intérêt commun : fasciner le public en faisant participer activement ses sens.

Le sens du toucher a une importance toute particulière. Alka doit être manipulée si les passant.es veulent la voir briller. Par ce fait, ils et elles sont complices de son fonctionnement, ont leur implication dans la réalisation artistique de l’installation. Pour accompagner cette invitation au toucher, le collectif a choisi de revêtir l’œuvre d’une apparence organique et ainsi faire appel aux reflexes instinctifs que provoquent les éléments naturels : la structure en béton est un rejeton des plissures du Salève. Dans Alka se trouve l’envie de faire rencontrer des techniques du passé, le moulage, le ferraillage, avec des pratiques du présent, l’électronique et la programmation. Cette alliance, qui rappelle les films de fictions d’antan, évoque avec douceur le pouvoir objets silencieux et immobiles au sein du monde humain.